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Photo du rédacteurAssociation PMA Dijon

"Tu y penses trop..."



Parfois j’ai envie de leur répondre « foutez-moi la paix » ou simplement « parlez pas sans savoir » et puis je me souviens que ça ne servirait à rien donc je préfère les ignorer, ne pas leur répondre. Cela permet de conserver mon énergie à bon escient.

Les gens ont des réflexions débiles et ne comprennent pas qu’elles peuvent faire énormément mal… Ils ne comprennent pas que parfois il ne suffit pas « d’arrêter d’y penser ». Ils ne comprennent pas que « si ça vient pas c’est que ce n’est pas le bon moment ».

Ils ne comprennent pas que chaque mois l’espoir est là, rempli mon coeur. Qu’un jour de retard et la joie, l’impatience, le miracle tant attendu prend toute la place dans ma tête, dans mon coeur pour finalement… S’écrouler à l’arrivée fatidique de ces satanées menstruations ! Que chaque mois la douleur est de plus en plus forte, l’espoir diminue de plus en plus. Et que la tristesse prend de plus en plus de place.


Les gens ne comprennent pas qu’après moult essaies, moult tentatives, moult semaines, moult mois, moult années… On commence à avoir la rage. La rage quand on voit des gens y arriver sans le vouloir. La rage de voir certains être maltraitants, violents etc… La rage de voir des gens s’en plaindre alors que nous on caresse l’espoir d’y arriver un jour… A ne serait-ce qu’un avoir un !


Alors on prend sur soit, on sourit en public, on courbe le dos face aux remarques, face aux questions des uns et des autres. Et puis au bout d’un certain temps, pour nous au bout de trois ans et demi on se lance. On se lance avec la peur au ventre finalement d’un diagnostic. La peur d’avoir un verdict de stérilité. Nous voilà en route vers le parcours de PMA.

La peur au ventre pour les examens, la peur au ventre pour les diagnostics. La peur au ventre aussi de ne pas être à la hauteur.

Et si même avec ça, ça ne marchait pas ?


Guillaine


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